Les effets de nos échecs peuvent être positifs et négatifs sur nous et nos proches, en qualité de gestionnaire, nous devons en connaître les différents visages pour l’apprivoiser et pour un faire un levier dans nos stratégies pour atteindre nos objectifs.
L’échec, faire face à ce terrible constat ou face à cette réalité, où l’on n’a pas atteint le résultat escompté. Cela nous donne une envie parfois fugace ou interminable de nous enfoncer au plus profond de la terre, d’aller même nous coucher. Pire que de faire face au réel échec, notre imaginaire nous fait sentir, éprouver son parfum douloureux, qui nous paralyse, telle la biche au milieu de la route prise dans les phares de l’auto qui va rester figée pour se faire euthanasier. La peur de l’échec et sa perception ne sont, ni plus ni moins, que l’euthanasie de notre action, de nos aspirations et de la réalisation de notre « Talent ».
Comment passer au travers ? L’apaisement va si on le trouve, va venir de cette âme conjointe amie ou familiale que l’on sait charitable qui va chirurgicalement tenter de séparer cet échec de ce que nous sommes. « Tu n’as pas réussi, mais ce n’est pas ta faute », « sérieusement, personne n’aurait pu y arriver » on se tourne vers « l’autre » afin qu’il nous libère, mais nous libérer de quoi ?
Emil Cioran disait « redouter l’échec, c’est redouter le ridicule … » le ridicule, nous avons peur d’être la risée. Comment le rire d’autrui peut se transformer dans nos vies en une arme qui nous pousse à abandonner nos rêves, à nous taire quand on a des choses à dire, à ne pas agir, quand la situation s’y prête, et finalement nous faire quitter le pays de l’espoir pour celui des regrets ?
Quittons l’émotionnel et regardons de quoi l’on parle. Un échec c’est un écart entre un résultat ou une situation attendue et un résultat ou une situation réelle il n’y a l’en fait rien d’émotionnel c’est froid, mais factuel et jusque-là je ne sens rien. Cet écart en fonction de ses conséquences sur notre vie, celle des nôtres ou de la société dans laquelle nous évoluons, demande à être mesuré, analysé, à en trouver la cause et à prendre si cela en vaut la chandelle la ou les actions pour éviter que cela se reproduise. Là encore, l’échec ne me paralyse pas bien au contraire, il me pousse vers l’action pour ramener ma personne ou mon monde vers la normalité.
L’émotion, la peur l’envie de rentrer sous terre ne vient pas de l’autre qui va nous rendre ridicules, mais du pouvoir que nous lui donnons et de la crainte que nous avons ensuite de l’usage qu’il va en faire. On lui donne le pouvoir de rire de nous, on met notre moi en pâture.
Comment faisons-nous cela ? Dans la vie, nous avons plusieurs miroirs qui nous renvoient l’image de notre moi. Il y a notre miroir personnel que personne ne voit à part nous, celui de l’autre qui nous donne l’image de comment il veut que je sois. Mon miroir personnel me met dans une situation factuelle comme énoncé plus haut.
Pour finir la citation de Mr Cioran « redouter l’échec, c’est redouter le ridicule il n’y a rien de plus mesquin. Aller de l’avant c’est justement ne pas craindre de devenir la risée de ses semblables ».
L’échec comme le succès sont des faits, la première illusion est de croire les autres quand ils nous disent qu’ils sont toujours notre fait. Les résultats de nos entreprises sont la résultante du concours de nombreux facteurs, c’est une illusion de penser que nous sommes le facteur déterminant. Notre action comme parfois notre inaction peut mener au succès ou à l’échec. C’est comme accepter que l’on nous dise que nous sommes parfaits, alors que nous savons intrinsèquement, que ce n’est pas vrai.
L’humilité dans son acceptation du pouvoir que nous avons sur nous, et de l’absence de pouvoir ou de contrôle sur ce qui nous entoure, au lieu de nous rendre faibles nous rend forts, car elle m’affranchit du pouvoir de l’autre.
Les résultats qui viennent échoir sur les rives de notre vie, échec ou succès, font partie de notre école de la vie, et même si nous n’avons pas la maîtrise de notre existence cela ne doit pas nous mener à en abdiquer le pouvoir. Je ne maîtrise pas mon environnement, mais ma personne oui tant que je ne mens pas à moi-même.
Ce qui doit nous préoccuper par rapport au succès ou aux échecs, se sont leurs conséquences, les effets non pas sur notre image, mais bien sûr la société, nos familles et l’évolution de notre génie ou du talent dont nous avons tous hérité.
Pour conclure, j’espère qu’en nos qualités de gestionnaire, nous saurons nous libérer de la peur de l’échec, je termine avec Abraham Lincoln qui disait « Ce que je veux savoir avant tout ce n’est pas si vous avez échoué, mais si vous avez su accepter votre échec »